NATIONAL
AVC et précarité : un risque plus élevé chez le plus modestes
La Drees a publié en février 2022 une nouvelle étude sur les inégalités sociales de santé relative aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) : leur fréquence, leur prise en charge et les séquelles varient selon le niveau de vie des personnes.
Dans cette étude, la Dress rappelle que les inégalités sociales de santé relatives aux AVC portent tout d’abord sur les facteurs de risque liés à cette pathologie : diabète, obésité, hypertension artérielle ou encore consommation de tabac et d’alcool favorisent les AVC, ce qui augmente leur fréquence chez les plus défavorisés.
Cette étude, qui porte sur 19 000 AVC survenus entre 2014 et 2017, démontre que le risque d’AVC est 40 % plus élevé chez les personnes du quartile de niveau de vie le plus modeste par rapport aux personnes du quartile le plus aisé. Cette disparité est particulièrement importante dans la tranche des 45-64 ans, où le risque est multiplié quasiment par deux chez les plus modestes, tandis qu’elle s’atténue aux âges les plus élevés (85 ans et plus). Cela s’accompagne aussi d’un risque de séquelles plus important avec notamment un risque de paralysie 22 % plus élevé chez les plus défavorisés.
Si la prise en charge en unité spécialisée de type Unité neuro-vasculaires (UNV) contribue à améliorer le pronostic des patients victimes d’AVC, la prise en charge hospitalière explique en partie la différence de séquelle : près d’un patient sur deux a été pris en charge en UNV, mais le fait d’appartenir au quartile le plus modeste réduit de 10 % les chances d’être pris en charge dans ce type d’unité. Par ailleurs, les chances d’être pris en charge en UNV suite à un AVC diminuent avec l’âge et varient aussi selon l’offre de soins par département.
Un faible niveau de vie n’est pas corrélé à une augmentation du risque de décès à 30 jours mais un niveau de vie élevé est par contre associé à une diminution du risque de décès à un an (-11 %). Enfin selon cette étude la possibilité d’être pris en charge en soins de suite et réadaptation (SSR) spécialisés ou polyvalents ne dépend pas du niveau de vie ou bien de l’âge, même si par ailleurs le passage en UNV en amont augmente les chances d’être pris en charge en SSR.
En savoir +
Aussi sur PF2S
Lancement de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté en Hauts-de-France
Jeunes et précarité : retour sur journée de la Plateforme sanitaire et sociale 2014