RÉGION
Déficience intelectuelle et addictions : améliorer la prévention avec PowerPid
Entre 1 % à 3 % de la population française souffrirait d’un trouble du développement neurologique entraînant un fonctionnement intellectuel limité, en dessous de la moyenne. Pourtant, elles ne font pratiquement jamais l’objet de campagnes de prévention adaptées, en particulier pour les pratiques addictives à risque de cancer (tabac, alcool, cannabis...). Porté par l’Université et l’Institut Catholique de Lille, le projet PowerPID se propose de pallier ce manque en construisant avec et pour les personnes concernées, leurs familles et les professionnel.le.s, des méthodes de prévention spécifiques et adaptées.
Il comprend trois phases. La première – déployée à Calais – est consacrée à la co-construction de la méthode ou du processus de prévention et de réduction des risques des pratiques addictives. Elle comprend une recherche qualitative par entretiens récits de vie auprès des résident.e.s d’un foyer ayant consenti à participer à la recherche. Celle‑ci vise à identifier les déterminants de santé propres aux personnes vivant une déficience intellectuelle qui pourraient expliquer les modalités de leur exposition à l’usage de drogues. Elle comprend également les interventions de professionnel.le.s partenaires spécialisés dans la Réduction des risques (RDR) [Haut-de-France Addictions] et l’Activité physique adaptée (APA) [DK Pulse] proposant aux participant.e.s une montée en compétence autour de la gestion de leurs addictions, cela en les préservant de toute forme d’hygiénisme ou injonction descendante à l’abstinence. La deuxième phase sera dédiée au déploiement de ladite méthode sur trois autres sites de la région – Dunkerque, Hazebrouck et Beauvais – pour évaluer sa pertinence et les transformations potentielles à opérer. La troisième et dernière phase est consacrée à un essai contrôlé non-randomisé multicentrique qui doit mesurer les effets physiologiques et comportementaux de la recherche, mais aussi l’appropriation de la démarche par ses participant.e.s et le degré d’encapacitation des personnes en matière de conduites addictives.
Par sa démarche participative, PowerPID entend contribuer à la connaissance scientifique des déterminants de santé des personnes en situation de handicap, tout en rompant avec les injustices épistémiques qui maintiennent indument les personnes concernées à distance de la production de savoirs sur leur condition.
Aymeric Mongy, chargé de recherche
Unité HADéPaS (Laboratoire ETHICS EA7446)
Institut catholique de Lille
Psychiaclic, un pont entre généralistes et psychiatres
Les médecins généralistes sont bien souvent les premiers professionnels de santé consultés en cas de symptômes psychiatriques. Lancé en octobre 2021, Psychiaclic est un outil d’aide au diagnostic et à la prise en charge destiné aux médecins généralistes en cas de consultation à motif psychiatrique afin de favoriser une prise en charge précoce de ces pathologies. Trois mois après son lancement, le site avait déjà reçu plus de 10 000 visites.
La création de cet outil a été portée par la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale des Hauts-de-France (F2RSM Psy), en collaboration avec le département de médecine générale et le pôle de psychiatrie du CHU de Lille, ainsi que le groupement hospitalier de territoire de psychiatrie du Nord et du Pas-de-Calais. Ce dispositif innovant est financé par la Fondation de France.
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Présentation de PowerPid par Hauts-de-France Addictions
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