FOCUS
Sport & santé
Les Maisons Sport-Santé, un label en plein essor
Les Maisons Sport‑Santé (MSS) sont l’ambition de la stratégie nationale sport santé 2019-2024 : améliorer l’état de santé de la population en favorisant l’activité physique et sportive. Elles ont pour missions d’accueillir, d’informer, d’orienter les personnes dans leur programme sport-santé personnalisé. Elles peuvent être un lieu d’exercice d’activité physique, de réalisation d’un bilan des capacités physiques sur la base d’une prescription médicale adaptée. Comment devenir une MSS ? Être une structure associative, une collectivité, un établissement de santé qui travaillent sur des logiques de sport santé sur le territoire régional.
De la lutte contre la sédentarité à la prise en charge des patients
Les MSS sont ouvertes à tous les publics mais particulièrement aux :
- personnes en bonne santé qui n’ont jamais pratiqué de sport ou n’en ont pas fait depuis longtemps et veulent se remettre à l’activité physique avec un accompagnement à des fins de santé, de bien-être, quel que soit leur âge ;
- personnes souffrant d’affections de longue durée, y compris celles présentant des symptômes persistants post COVID-19 (« Covid long »), quel que soit leur âge nécessitant une activité physique adaptée sécurisée par des professionnels formés et prescrite par un médecin ;
- personnes souffrant de maladies chroniques pour lesquelles l’activité physique et sportive est recommandée.
Si le pilotage est national, l’ARS et la Drajes Hauts-de-France ont choisi de porter une animation de réseau autour des 36 MSS de la région. L’objectif est de rassembler l’ensemble des MSS du territoire pour connaitre et partager l’offre de chacun, créer une force de proposition par territoire couvert, réfléchie et adaptée, pour tous les usagers et en particulier pour les publics éloignés.
Le Mobil'Bus, maison sport-santé itinérante
Dans la Somme, l’association Profession Sport & Loisirs 80 a inauguré cet été son Mobil’Bus Sport Santé, une MSS itinérante. L’association a aménagé un ancien bus de ville pour en faire une salle de sport pouvant accueillir jusqu’à 8 personnes simultanément avec vélos, espaces de renforcement musculaire, plateformes d’équilibre et espaces de pouliethérapie. L’encadrement est assuré par un éducateur diplômé en ingénierie de la rééducation, du handicap et de la performance motrice. Avec cette structure mobile, l’objectif est de favoriser l’accès à la pratique physique et sportive des personnes qui en sont éloignées, notamment dans des territoires ruraux.
Le sport sur ordonnance
Les Maisons Sport-Santé sont aussi un moyen de répondre à la prescription de sport sur ordonnance. La prescription d’une activité physique adaptée par un médecin a été inscrite dans le code de la santé publique en 2016 en ces termes : « Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient1 ».
1 Article L1172-1 - Code de la santé publique.
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La cartographie des Maisons Sport-Santé
L'association Profession Sport & Loisirs Amiens
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Sud Aisne : Maison Sport-Santé
Médicasport, promouvoir une activité physique adaptée
FOCUS
Sport & santé
Sport & santé : une association bénéfique
Les bienfaits de l’activité physique sur la santé sont aujourd’hui avérés : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) atteste que la pratique d’une activité physique régulière est un facteur de protection essentiel pour la prévention et la prise en charge de pathologies telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 ou encore divers cancers. Outre ces bienfaits physiologiques, l’activité physique est aussi bénéfique pour la santé mentale : elle participe à la prévention de la diminution des facultés cognitives et permet entre autres de diminuer l’anxiété et le stress, la fatigue et l’insomnie ainsi que la dépression. Elle peut également contribuer au maintien d’un poids sain et du bien-être général.
Malgré ces bienfaits reconnus, en France comme dans de nombreux autres pays, la pratique d’une activité physique demeure insuffisante au regard des recommandations de l’OMS. En Hauts-de-France, seulement trois personnes sur cinq ont pratiqué au moins une activité sportive au cours de l’année 2018 (cf. article ci-contre). Ainsi la région compte la plus grande proportion de non-pratiquants parmi l’ensemble des régions françaises.
Pour la santé de la population régionale et pour son bien-être en général, encourager et développer la pratique d’activités physiques et sportives est essentiel, ambition clé des Maisons sport-santé (cf. article page 6). Développer des parcours adaptés et des outils interactifs afin de sensibiliser et d’orienter la population est aussi bénéfique, qu’il s’agisse de parcours grand public ou d’activités physiques adaptées encadrées (cf. articles pages 6 et 8), ou encore de programmes favorisant le déploiement de parasports afin que la pratique sportive soit accessible au plus grand nombre (cf. article page 7).
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Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité
Activité physique et santé, les recommandations du Ministère de la Santé
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Stratégie européenne sur l'activité physique
RÉGION
Déficience intelectuelle et addictions : améliorer la prévention avec PowerPid
Entre 1 % à 3 % de la population française souffrirait d’un trouble du développement neurologique entraînant un fonctionnement intellectuel limité, en dessous de la moyenne. Pourtant, elles ne font pratiquement jamais l’objet de campagnes de prévention adaptées, en particulier pour les pratiques addictives à risque de cancer (tabac, alcool, cannabis...). Porté par l’Université et l’Institut Catholique de Lille, le projet PowerPID se propose de pallier ce manque en construisant avec et pour les personnes concernées, leurs familles et les professionnel.le.s, des méthodes de prévention spécifiques et adaptées.
Il comprend trois phases. La première – déployée à Calais – est consacrée à la co-construction de la méthode ou du processus de prévention et de réduction des risques des pratiques addictives. Elle comprend une recherche qualitative par entretiens récits de vie auprès des résident.e.s d’un foyer ayant consenti à participer à la recherche. Celle‑ci vise à identifier les déterminants de santé propres aux personnes vivant une déficience intellectuelle qui pourraient expliquer les modalités de leur exposition à l’usage de drogues. Elle comprend également les interventions de professionnel.le.s partenaires spécialisés dans la Réduction des risques (RDR) [Haut-de-France Addictions] et l’Activité physique adaptée (APA) [DK Pulse] proposant aux participant.e.s une montée en compétence autour de la gestion de leurs addictions, cela en les préservant de toute forme d’hygiénisme ou injonction descendante à l’abstinence. La deuxième phase sera dédiée au déploiement de ladite méthode sur trois autres sites de la région – Dunkerque, Hazebrouck et Beauvais – pour évaluer sa pertinence et les transformations potentielles à opérer. La troisième et dernière phase est consacrée à un essai contrôlé non-randomisé multicentrique qui doit mesurer les effets physiologiques et comportementaux de la recherche, mais aussi l’appropriation de la démarche par ses participant.e.s et le degré d’encapacitation des personnes en matière de conduites addictives.
Par sa démarche participative, PowerPID entend contribuer à la connaissance scientifique des déterminants de santé des personnes en situation de handicap, tout en rompant avec les injustices épistémiques qui maintiennent indument les personnes concernées à distance de la production de savoirs sur leur condition.
Aymeric Mongy, chargé de recherche
Unité HADéPaS (Laboratoire ETHICS EA7446)
Institut catholique de Lille
Psychiaclic, un pont entre généralistes et psychiatres
Les médecins généralistes sont bien souvent les premiers professionnels de santé consultés en cas de symptômes psychiatriques. Lancé en octobre 2021, Psychiaclic est un outil d’aide au diagnostic et à la prise en charge destiné aux médecins généralistes en cas de consultation à motif psychiatrique afin de favoriser une prise en charge précoce de ces pathologies. Trois mois après son lancement, le site avait déjà reçu plus de 10 000 visites.
La création de cet outil a été portée par la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale des Hauts-de-France (F2RSM Psy), en collaboration avec le département de médecine générale et le pôle de psychiatrie du CHU de Lille, ainsi que le groupement hospitalier de territoire de psychiatrie du Nord et du Pas-de-Calais. Ce dispositif innovant est financé par la Fondation de France.
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Présentation de PowerPid par Hauts-de-France Addictions
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RÉGION
Lancement du futur Gérontopôle Hauts-de-France
Le 31 août dernier, la Région Hauts-de-France, l’ARS et la Carsat ont donné le coup d’envoi d’un gérontopôle régional, futur centre de ressources et d’expertise pour accompagner le vieillissement de la population.
Face au vieillissement de la population et au souhait de bien vieillir partagé par les usagers comme les professionnels de santé et les pouvoirs publics, les gérontopôles sont des structures inspirées des cancéropôles, destinées à servir de centres-ressources pour répondre aux besoins des acteurs du secteur. Ces structures doivent répondre à des enjeux très divers – formation des professionnels, réflexions territoriales prospectives des besoins et services du secteur, accompagnement de projets de collectivités territoriales, actions de communication et de prévention à destination des personnes âgées et des aidants – et assurer une co-construction des projets entre l’ensemble des parties prenantes.
Face aux nombreux défis générés par le vieillissement de la population, la région va donc se doter d’un gérontopôle afin de mettre en place un cadre de dialogue et de concertation pour la construction des politiques et projets à destination des personnes âgées et de faire émerger de nouveaux projets dans le domaine.
Ce gérontopôle sera créé lors de son Assemblée constitutive le 5 janvier 2023. D’ici là, six groupes de travail vont élaborer, en collaboration avec les acteurs régionaux du bien-vieillir, la feuille de route et les futures priorités de la structure.
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Participez à la construction du plan d’action du futur Gérontopole Hauts-de-France
Cahier des charges des gérontopôles
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Tempoforme, prévenir la fragilité chez les seniors
Les seniors : de qui parle-t-on ?
EUROPE
Lancement de l'espace européen des données de santé
Le 3 mai dernier, la Commission européenne a lancé le chantier de l’espace européen des données de santé (European Health Data Space – EHDS), étape essentielle dans la construction d’une union européenne de la santé.
L’ambition de l’EHDS est de métamorphoser la manière dont les soins sont dispensés à tous les citoyens de l’Union et doit notamment marquer un nouveau départ pour la politique de santé numérique. Les objectifs de ce nouveau dispositif sont triples :
- Donner le pouvoir aux citoyens de contrôler et d’utiliser leurs données de santé dans leur pays et l’ensemble de l’Union européenne (UE). Pour cela, l’EHDS doit permettre un accès immédiat, gratuit et simplifié des usagers à leurs données, ainsi que le partage de leurs données avec les professionnels de santé dans les différents États membres. Cela comprend aussi de mettre en place un format européen commun pour les données et dossiers patients, de développer l’interopérabilité et la sécurité des systèmes de dossiers médicaux et de garantir la protection des données avec la mise en place d’une autorité de santé numérique dans chaque État.
- Améliorer l’utilisation des données de santé à des fins de recherche, d’innovation et d’élaboration des politiques. Il s’agit de créer un cadre cohérent, fiable et efficace pour l’utilisation des données de santé pour la recherche, l’innovation ainsi que l’élaboration des politiques et de réglementations. Ces données seront utilisables par les chercheurs, institutions ou entreprises dans un cadre fermé et sécurisé selon des conditions d’utilisation précises et dans le respect des normes de protection des données de l’UE.
- Enfin, il s’agit de favoriser l’émergence d’un marché unique des produits et services de santé numérique en Europe.
La crise de la Covid-19 a souligné l’importance de disposer d’infrastructures numériques dédiées à la santé. Cependant, la complexité et la diversité des règles, structures et processus en vigueur dans les différents États membres compliquent l’accès et le partage des données. L’EHDS s’inscrit dans le prolongement du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et autres propositions sur la gouvernance des données et vient compléter ces initiatives avec un cadre plus adapté au secteur de la santé. La proposition présentée par la Commission européenne va ensuite être examinée par le Conseil et le Parlement européen.
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