RÉGION
La précarité énergétique en Hauts-de-France
Alors que la période hivernale débute et que le contexte international provoque une flambée des prix de l’énergie, qu’en est-il de la précarité énergétique des ménages en Hauts-de-France ?
Selon une étude de l’Insee réalisée en 2019, près d’un cinquième des ménages de la région se trouve en situation de précarité énergétique (contre 15 % dans les autres régions de province), ce qui fait des Hauts-de-France la troisième région de France la plus exposée à cette problématique. Ce fort taux de précarité énergétique s’explique notamment par un plus faible niveau de revenus (en particulier dans le cas des personnes âgées et familles monoparentales), par un parc de logement plus ancien que dans d’autres régions ainsi que par un climat plus rigoureux. Si, dans les zones urbaines, la précarité énergétique est moins présente, elle est plutôt liée à de faibles revenus alors que les logements sont dans l’ensemble moins couteux à chauffer en raison d’une taille plus réduite. Dans le reste des territoires, la vulnérabilité des ménages est aussi liée aux caractéristiques de l’habitat, souvent plus grand et plus ancien, donc plus énergivore. L’est de la région est particulièrement affecté alors que la population y cumule vulnérabilité financière et vulnérabilité liée aux caractéristiques de l’habitat.
En outre, la dernière synthèse de l’observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), parue en novembre 2021 sur la précarité énergétique, s’inquiète de la progression du phénomène alors que la part de ménage limitant leur consommation d’énergie pour des raisons financières est en forte progression par rapport à 2020.
Face à cette problématique qui grève le budget de certains, les initiatives se multiplient afin notamment de rénover les logements énergivores et de réduire la consommation et les factures énergétiques. Ainsi les Hauts-de-France ont été une des premières régions à se doter d’une société de tiers financement, initiées par la loi ALUR en 2014. L’objectif de ces sociétés est de permettre à des particuliers, quelles que soient leurs ressources, d’obtenir des financements nécessaires à la rénovation énergétique de leurs logements, ainsi qu’un appui technique à la réalisation des travaux.
D’autres aides ou dispositifs peuvent être mis en place localement. Le Département du Nord par exemple propose des aides pour accompagner les locataires ou propriétaires dans le changement des moyens de chauffage, dans les travaux d’isolation ou de mise aux normes de l’électricité et a récemment lancé un appel à projet intitulé « Lutte contre la précarité énergétique 2022 ». Pour l’accompagnement des locataires en situation de précarité énergétique, la Métropole européenne de Lille a aussi déployé des actions de médiation afin de les accompagner et de négocier si nécessaire avec les propriétaires bailleurs la réalisation de travaux performants d’efficacité énergétique.
Les ménages des Hauts-de-France vunérables face à l'inflation actuelle
Selon une étude de l’Insee parue en septembre dernier, face à l’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation, les ménages les plus modestes de la région subissent de plein fouet les effets de l’inflation. Les ménages ayant d’importantes dépenses énergétiques, notamment pour le chauffage de leur logement mais aussi pour leurs déplacements domicile-travail, sont particulièrement touchés.
En savoir +
Les dépenses énergétiques du logement fragilisent près d’un ménage sur cinq
Avec davantage de ménages modestes, la région plus vulnérable face à l’inflation
Tableau de bord de la précarité énergétique par l'ONPE
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