Depuis début mars, l’agence régionale de santé déploie son programme de e-santé Prédice, pour lutter à distance contre le Covid-19. Gwen Marqué et Ronan Rouquet (DST) reviennent sur cette mobilisation numérique à marche forcée, dont l’impact dans la vie réelle n’a rien de virtuel.
Un déploiement en urgence dans l'Oise
Mercredi 4 mars, mesures de e-santé publique. Pour endiguer la propagation du virus dans le foyer de l’Oise, l’agence déploie en urgence auprès des médecins généralistes isariens le service de téléconsultation de Prédice, avec 2 mois d’avance sur le calendrier prévisionnel. Quelques jours plus tard, la solution est étendue à l’ensemble des médecins généralistes et spécialistes de la région, libéraux comme hospitaliers. L’objectif est alors double : limiter les contacts physiques et les risques de transmission entre médecins et patients tout en facilitant l’accès aux consultations médicales sans déplacement.
VRP de la e-santé
Pour tenir le rythme, une « méthodologie agile » est privilégiée, explique Gwen Marqué (DST) « il s’agissait alors d’avoir une capacité de réaction proportionnelle à l’urgence de la situation, centrée sur les priorités : on avance vite et on améliore au fur et à mesure ce qui doit l’être, d’un point de vue technique comme de la gestion du déploiement ». Pour cela, les équipes de l’agence se muent en véritables VRP de la e-santé, dans un accompagnement étroit des établissements et représentants des professionnels de santé. « Chaque jour, nous échangeons avec eux sur les aspects de facturation, d’organisation ou pour faire des démonstrations de l’outil » détaille Ronan Rouquet.
Plus de 6 500 professionnels inscrits aux services Prédice
Et les résultats sont là : plus de 6 500 professionnels de santé sont inscrits à la solution Prédice et effectuent plusieurs milliers d’actes chaque semaine. Au regard des besoins amplifiés par la situation d’épidémie, d’autres professionnels ont rejoint les rangs de Prédice : plus d’un quart des sages-femmes libérales de la région l’utilisent pour le suivi de grossesse ou la préparation à l’accouchement, les pharmaciens d’officine peuvent y recourir pour conseiller les patients Covid-19 et les infirmiers peuvent assurer un télésoin des patients à domicile. Médecins du SDIS, de la médecine du travail ou professionnels de la protection maternelle et infantile (PMI) y ont également recours, dans une ouverture au cas par cas.
Un suivi à distance des patients Covid
Fin avril, l’agence lance une solution de télé-suivi à domicile des patients Covid, une première pour une plateforme régionale de e-santé. Le principe est que pour éviter les rassemblements dans les cabinets ou les établissements, le médecin peut enclencher un suivi à distance des patients symptomatiques. Ces derniers remplissent un questionnaire (température, fréquence respiratoire et cardiaque, douleurs, etc.) permettant à l’équipe de prise en charge d’évaluer à distance l’évolution de l’état de santé jour après jour. En cas de besoin, les patients au domicile peuvent être assistés d’un infirmier pour prendre ces constantes.
Ronan Rouquet est formel : « Ces avancées ont été permises par une belle mobilisation inter-directions. Les équipes de la DST qui pilotent le projet (NDLR : Emmanuel Guilbert, Benoît Normand, Gwen Marqué, Ronan Rouquet) peuvent compter sur l’appui permanent des collègues de la DOS et de la DOMS ».
Et les perspectives ? « L’épidémie de Covid-19 s’est traduite par une explosion du recours aux services de e-santé » constatent Gwen Marqué et Ronan Rouquet. « Notre objectif est de consolider cette offre de services pour lutter contre la Covid-19, de renforcer l’ergonomie des outils, notamment des portails d’accès. À plus long terme, il s’agira d’amplifier cette dynamique conjoncturelle au bénéfice des professionnels et des patients ».
Mémo(rable) - Prédice fait le plein d’initiatives
Si les services Prédice bénéficient à un large éventail de professionnels, ils permettent aussi de renforcer l’accès aux soins de publics variés. Le réseau sourds et santé Nord – Pas de Calais s’est ainsi emparé du service pour développer des téléconsultations en langue des signes. L’association « La Sauvegarde du Nord », pour sa part, a équipé un bus de la solution, pour proposer des consultations à des familles Roms de la métropole lilloise.
CHRONO
4 mars – L’agence lance le service de téléconsultation Prédice auprès des médecins généralistes de l’Oise.
9 mars – L’agence étend le service à l’ensemble des médecins libéraux et des établissements de la région.
Aujourd’hui – Prédice passe le cap des 80 000 Téléconsultations.
Fin avril – L’agence lance une solution de télésuivi des patients Covid-19 à domicile.
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