FOCUS
Démographie des professionnels de santé
Démographie des médecins généralistes et perspectives d'évolution
Alors que la population régionale augmente et vieillit, le nombre de médecins généralistes libéraux et mixtes ne cesse de diminuer. Qui plus est, il est souvent avancé que les pratiques professionnelles des médecins évoluent : le niveau d’activité des jeunes générations de praticiens serait moins important que celui de leurs aînés. La démographie des professionnels de santé et son évolution est donc un enjeu central des politiques d’organisation de l’offre de soins. Elle l’est d’autant plus qu’une grande hétérogénéité existe à différents niveaux infranationaux, à l’exemple de ce qui est retrouvé dans les Hauts-de-France.
Depuis les années soixante-dix, les capacités de formation pour les professions médicales ont été régulées par le numerus clausus. Ce dispositif a été remplacé en 2019 par les Objectifs pluriannuels de professionnels à former (OPPF), outil de pilotage qui doit permettre de répondre aux besoins de santé des territoires.
Afin d’anticiper les évolutions de la démographie médicale, une étude de la Drees permet d’établir un état des lieux de la démographie actuelle, et propose des perspectives d’évolution de l’offre à l’horizon 2050.
En 2022, près de 80 000 médecins généralistes salariés ou libéraux en France hexagonale sont dénombrés, soit une densité de 123 praticiens pour 100 000 habitants1. En Hauts-de-France, ils sont un peu plus de 7 000 (5 084 dans l’ex-Nord Pas-de-Calais et 1 974 dans l’ex-Picardie), soit une densité de 118 praticiens, inférieure à celle de la France.
Pour les évolutions futures, les projections de la Drees2 se base sur une hypothèse centrale de comportements et de législation constante par rapport à la période récente. Le scénario principal table sur un total annuel de 8 700 étudiants admis en deuxième année d’études médicales et flux de diplômés à l’étranger de 1 200 médecins, nombres qui correspondent aux flux moyens observés entre 2016 et 2020.
Ainsi, selon ce scénario, la densité de médecins généralistes de moins de 70 ans devrait diminuer de façon modérée jusqu’en 2027 en France et dans l’ex-Nord - Pas-de-Calais, puis repartir à la hausse. À partir de 2031, la densité nationale et celle de l’ex-Nord - Pas-de-Calais devraient dépasser les densités de 2024 et atteindre une densité d’environ 180 praticiens en 20503. Pour l’ex-Picardie, l’évolution ressort comme moins favorable : la densité de médecins généraliste serait ainsi inférieure de 24 % à la moyenne nationale en 2030, de 32 % en 2040 et de 35 % en 2050. Ce n’est que vers 2042 que la densité picarde retrouverait son niveau de 2023 et, en 2050, elle serait de seulement 118 praticiens.
Une féminisation croissante de la profession au niveau national
1 Source Drees / Asip-Santé - RPPS
2 Les projections de la Drees sont effectuées sur l’ancien périmètre régional ce qui permet de constater des évolutions fort différentes entre les parties sud et nord des Hauts-de-France
3 Source Drees (DataViz.Drees, Projections d’effectifs de médecins à l’horizon 2050)
En savoir +
Outil de projection Dataviz.Drees
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