NATIONAL
L'obésité, une épidémie difficile à enrayer
Afin de pouvoir évaluer l’efficacité des mesures de prévention telles que le Programme national nutrition santé (PNNS), la Ligue contre l’obésité et des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier ont récemment publié une étude dressant l’état des lieux de l’obésité en France, enjeu de santé publique majeur.
Dès 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur la « première épidémie non infectieuse de l’histoire de l’humanité » : l’obésité. Cette dernière constitue un problème de santé publique mondial, dont l’incidence ne cesse d’augmenter, le nombre de cas ayant presque triplé à l’échelle mondiale depuis 1997.
En France, selon cette étude de la Ligue contre l’obésité parue en février dans le Journal of Clinical Medicine, 47 % des adultes français sont en situation de surpoids, dont 17 % en situation d’obésité. La prévalence de l’obésité en particulier augmente à rythme soutenu : de moins de 9 % en 1997, elle est passée à 15 % en 2012 et 17 % en 2020.
La prévalence du surpoids ou de l’obésité augmente avec l’âge : si l’excès de poids touche près d’un quart des 18‑24 ans, il atteint 57 % chez les 65 ans et plus. Cependant, ce sont parmi les plus jeunes que l’obésité a le plus fortement augmenté ces dernières années. Ainsi l’obésité a été multipliée par 4 chez les 18-24 ans depuis 1997, atteignant 9 % en 2020 (contre 2 % en 1997), et par près de 3 chez les 25-34 ans, passant de moins de 6 % en 1997 à 14 % en 2020. L’étude révèle aussi des différences selon le sexe : ainsi si les hommes sont plus souvent en surpoids que les femmes (37 % contre 24 %), le taux d’obésité est plus important chez les femmes (17,4 %) que chez les hommes (16,7 %). L’étude montre aussi une plus forte incidence du surpoids dans les catégories sociales les plus défavorisées avec des différences encore plus marquées pour l’obésité qui touche près de 18 % des ouvriers et employés contre seulement 10 % des cadres.
Ainsi près de la moitié de la population française est en situation de surpoids. Au regard des autres pays européens, où la prévalence du surpoids est de 59 % en moyenne et celle de l’obésité de 23 %, la situation française est légèrement moins alarmante. Cependant l’augmentation constante de l’obésité depuis les années quatre-vingt, notamment chez les plus jeunes, appelle à un renforcement des politiques et actions de lutte contre l’obésité.
L’obésité en Hauts-de-France
Selon l’étude Obépi 2020, la prévalence de l’obésité en France correspond à un gradient nord-sud (à l’exception des régions Île-de-France et Pays de Loire), avec une prévalence très élevée en Hauts-de-France où l’obésité atteint 22,1 %, taux le plus important de France métropolitaine.
En savoir +
Aussi sur PF2S
Retour sur la journée « Alimentation, santé & précarité » de la PF2S