RÉGION
Parcours des femmes sans domicile fixe en Hauts-de-France
L‘Institut social de Lille (ISL) vient de publier une étude sur le parcours des femmes sans domicile fixe, dans les territoires de Lens-Liévin Hénin-Carvin et de Maubeuge-Sambre-Avesnois. D’après les résultats, de multiples violences sont bien souvent à l’origine de leur parcours d’errance.
En France, les femmes représentaient en 2012 38 % de la population des sans domicile fixe selon l’Ined. À la demande de la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE) et de Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets), l’ISL a mené durant un an cette étude afin de comprendre le parcours des femmes sans domicile dans une région marquée par d’importantes difficultés socio-économiques.
Les femmes rencontrées ont bien souvent subi des violences dès l’enfance qui se sont prolongées à l’âge adulte, accompagnées de problèmes d’emploi, d’isolement ou d’intégration. Les violences conjugales sont une des premières causes qui précipitent ces femmes à la rue ou en structure, suivi du décès du conjoint, d’une séparation, de conflits familiaux, ou encore de problèmes d’immigration.
Confrontées à un moment ou un autre de leur parcours au « monde de la rue », ces femmes ont développé des stratégies d’évitement ou de protection afin de survivre et de faire face aux agressions. Par ailleurs leur rapport au corps est dégradé, ces femmes étant physiquement marquées par la violence, l’alcool, la drogue ou les médicaments, ce qui n’est pas sans conséquences sur leur état de santé.
Plus présentes au sein de structures d’hébergement de longue durée qui mettent souvent en place une prise en charge spécifique, les femmes sans domicile apprécient l’accompagnement de ces structures qui leur permet d’entrer dans un processus de réinsertion et de recouvrer progressivement une autonomie.
En conclusion, l’étude préconise différentes mesures dont la création de petites structures féminines plus souples ouvertes 24h/24, le renforcement des structures dédiées aux femmes victimes de violences conjugales et d’améliorer le repérage, l’orientation et l’hébergement de ces femmes.
Développer un “frottis truck”
L’étude « Parcours de femmes sans domicile fixe en région Hauts-de-France » préconise de « mettre en place un “frottis truck” : camion aménagé en cabinet gynécologique mobile où les femmes sans domicile fixe peuvent bénéficier de soins et d’examens gynécologiques et d’un soutien psychologique ».
Depuis 2014, l’association pour le développement de la santé des femmes (ADSF) sillonne l’Île-de-France à bord d’un utilitaire aménagé en cabinet de consultation gynécologique, à la rencontre de femmes en grande précarité. Les équipes de l’ADSF propose aux femmes une évaluation gynécologique, un frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus ainsi qu’un accompagnement vers le soin. Problèmes de vue, de dents, d’audition, psycho-traumatismes, etc., le « Frottis Truck » est un lieu où l’on soigne tous les maux induits par une vie de SDF.
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Synthèse de l'étude "Parcours de femmes sans domicile fixe en région Hauts-de-France"
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